Faut-il essayer la méditation ?

La méditation est de plus en plus pratiquée en Occident. Elle permet aux pratiquants de trouver plus de sérénité mais aussi de bénéficier d’autres bienfaits. L’apprentissage de la méditation est accessible à tous et à tous les âges. Prêts à essayer ?

LES ORIGINES DE LA MÉDITATION

« La méditation c’est une conscience claire de tout événement, un souffle apaisé, un accord avec le monde » écrivait Pascal.

Si elle est pratiquée depuis plus de 2 500 ans par les bouddhistes la méditation n’est pas toujours associée à la pratique religieuse. Elle peut aussi être laïque et séduit de plus en plus les occidentaux. L’accélération du rythme de vie, la multiplicité des tâches à accomplir et la pression ressentie incitent à se tourner vers cette nouvelle pratique afin d’être moins stressé et plus serein au quotidien.

Dans ce but, l’Américain Jon Kabat-Zinn, chercheur à l’École de Médecine de l’Université du Massachusetts, a conçu à la fin des années 1970, une version laïque de la méditation : la « pleine conscience », en y supprimant toute référence spirituelle. Traduction plus ou moins littérale du mot pali « samma-sati » (« attention juste, conscience attentive de ses actions et de ses pensées »), la « pleine conscience » est une étape importante du bouddhisme. Elle consiste à centrer son attention sur l’instant présent et à laisser venir les émotions pour ensuite les analyser sans jugement.

DES BIENFAITS PROUVÉS

En 1990, le dalaï-lama s’est rapproché du milieu scientifique en créant, au Massachusetts, le Mind and Life Institute, consacré à l’exploration des liens entre sciences et bouddhisme. Des moines bouddhistes, dont le français Matthieu Ricard, y collaborent avec des chercheurs afin de comprendre, entre autres, comment la méditation agit sur le cerveau.

Des expériences d’imagerie cérébrale sur des personnes pratiquant la méditation, confirment ses effets bénéfiques sur la capacité de concentration, la gestion du stress ou la sensibilité à la douleur. Le cerveau des personnes qui méditent est modifié en profondeur.

Les cellules et neurones créent en permanence de nouvelles connexions et en détruisent d’autres en fonctions des stimulations : c’est ce que les chercheurs appellent la neuroplasticité. Elle modifie les circuits neuronaux mais aussi la structure du cerveau : certaines zones s’épaississent et d’autres deviennent moins denses, ce qui engendre de nouveaux réflexes.

Les chercheurs ont démontré que quelques semaines de pratique régulière permettent d’agir sur 3 zones particulières du cerveau : l’hippocampe gauche d’où proviennent nos facultés à apprendre et retenir l’information, le cortex cingulaire postérieur qui nous aide à nous souvenir et à nous orienter et la jonction temporo-pariétale où résident l’empathie et la compassion.

Ainsi, les bienfaits de la méditation sont connus : elle diminue la tension artérielle, améliore le sommeil, dope la mémoire, stimule la créativité et réduit les connexions neuronales impliquées dans la peur, l’anxiété, la colère et la confusion.

Méditer est donc utile notamment pour prévenir le stress et les angoisses. Christophe André, psychiatre, Docteur à l’Hôpital Sainte-Anne de Paris, au sein du service hospitalo-universitaire de santé mentale et de thérapeutique utilise la méditation pour soigner ses patients à l’hôpital et constate une diminution conséquente du nombre de rechutes. La revue The Lancet a publié en avril 2015 une étude de l’université d’Oxford prouvant que la méditation de pleine conscience est aussi efficace contre la dépression que les traitements avec antidépresseurs. Attention, en cas de dépression, il déconseille de débuter seul la méditation.

Des études ont également mis en lumière d’autres bénéfices potentiels qui seront à confirmer à l’avenir dont la diminution du risque de récidive du cancer, la prévention des rechutes en toxicomanie ou encore la perte de poids.

DÉBUTER EN TOUTE SIMPLICITÉ

Chaque individu médite spontanément avec plus ou moins de facilité devant un feu de cheminée, en regardant les étoiles l’été… c’est une pratique à la portée de tous. La pratique de la méditation vous apprend à autoproduire cet état de présence et d’apaisement hors de ces moments propices.

La technique n’est pas compliquée mais nécessite de la discipline. Il vaut mieux commencer par quelques minutes chaque jour plutôt que de tenter une longue séance. L’endroit n’a pas d’importance. Il est possible de s’y adonner en marchant, en courant, sous la douche, avant d’aller dormir, etc. Le souffle est essentiel : la respiration doit être lente et profonde. Il faut alors essayer de faire le vide, de concentrer son attention sur l’instant présent en examinant ses sensations physiques, ses émotions et les pensées qui vont et viennent, sans jugement et sans tenter de les retenir ou les chasser. L’objectif est d’affronter ses émotions et de les analyser pour mieux les prévenir par la suite.

De nombreux livres ou applications peuvent aider à comprendre et débuter la méditation simplement.

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