Les bons réflexes pour préserver son capital auditif

Chaque année, le mois de mars est l’occasion de le redire haut et fort : l’audition joue un rôle majeur dans le maintien de notre santé et de notre vie sociale. « L’oreille, un atout santé du quotidien ? », telle était la thématique de la 22e édition de la Journée Nationale de l’Audition (JNA) qui s’est tenue le 14 mars. La réponse est dans la question, la preuve par cinq.

Et s’il fallait prendre soin de nos oreilles comme de n’importe quel autre organe ? C’était l’idée sous-jacente à l’édition 2019 de la Journée Nationale de l’Audition, qui préconisait d’intégrer l’audition aux bonnes pratiques d’hygiène de vie. De l’enfance à la vieillesse, cinq conseils pour bien entendre longtemps.

 

1/ SURVEILLER LES SIGNES D’INATTENTION DE SES ENFANTS 

Si vous observez des signes d’inattention, des réponses inappropriées à vos questions, etc., au cours des toutes premières années de votre enfant, faites-lui pratiquer un bilan auditif chez un ORL ou, de préférence, à l’hôpital. Plus complet, l’examen permettra, le cas échéant, de déceler une surdité congénitale.

Plus fréquentes, les otites séreuses qui sont responsables d’une diminution de l’audition à l’origine de retards scolaires. De fait, elles apparaissent entre 2 et 6 ans, période d’acquisition du langage. Rien de grave, cependant. Elles se traitent facilement. Il faut juste avoir le réflexe d’y penser car, souligne le Dr Alexandre Timsit, médecin ORL au Centre mutualiste Jack Senet (Paris), trop d’enfants se retrouvent en orthophonie alors que le problème est auditif.

2/ SE PROTÉGER DU BRUIT 

C’est particulièrement vrai si votre environnement professionnel est très bruyant (métallurgie, travaux publics, aéronautique…). Dans ce cas, vous devez vous protéger avec des casques ou des bouchons anti-bruit. Mais les loisirs ne sont pas non plus toujours dénués de risques : bricolage ou chasse, des bouchons atténuateurs de bruit sont conseillés.

Attention également aux salles de concert et aux discothèques où les niveaux sonores dépassent régulièrement les limites réglementaires. Tenez-vous éloigné des enceintes et sortez de temps en temps.

3/ SAVOIR DÉBRANCHER 

L’écoute au casque impose quelques précautions. Près de 15 % des enfants de moins de 2 ans seraient concernés – pour s’endormir ou agrémenter un long trajet. Or les oreilles des enfants sont aussi fragiles que celles des adultes. Sans compter l’habitude prise d’avoir une source sonore directement dans les oreilles.

Quel que soit l’âge, l’écoute au casque doit se faire à un volume raisonnable, avec des pauses (dans le calme). C’est le rapport entre l’intensité du bruit et la durée de l’écoute qui définit la dangerosité (lésions irréversibles). L’idéal : pas plus de vingt heures de musique par semaine à 70 ou 80 décibels (niveaux équivalents au bruit dans une cantine scolaire, de la circulation sur un boulevard ou encore d’un concert de jazz).

4/ EFFECTUER UN BILAN AUDITIF À PARTIR DE 60 ANS 

L’avancée en âge engendre une diminution progressive de l’acuité auditive (presbyacousie), qui varie néanmoins d’une personne à l’autre, en fonction de facteurs génétiques ou environnementaux, comme l’exposition au bruit tout au long de la vie.

La perte auditive est progressive : elle concerne d’abord les fréquences aiguës, non conversationnelles. Résultat, elle peut passer inaperçue pendant une longue période. C’est pourquoi il est préférable de réaliser un bilan auditif (audiogramme) périodique chez un ORL, à partir de la soixantaine.

Au-delà de 30 % de perte auditive, un appareillage est recommandé. Il doit être précoce pour prévenir les risques avérés d’isolement, de dépression ou de démence chez le sujet concerné.

5/ RÉAGIR VITE EN CAS DE TRAUMATISME 

Si vos oreilles sifflent ou bourdonnent après une soirée dans une ambiance très bruyante, mieux vaut consulter au plus vite. Le but : détecter d’éventuelles séquelles (surdité ou acouphène) qui, prises en charge rapidement, ne seront pas forcément irréversibles.

En outre, il existe aussi de nombreuses surdités dues à des pathologies propres à l’oreille (otospongiose, neurinome…) ou liées à des maladies métaboliques (hypertension, diabète). Au moindre doute, il faut consulter un ORL qui effectuera un audiogramme, résume le Dr Timsit.

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