Don du sang : c’est toute l’année !

Le 14 juin se tiendra la Journée mondiale des donneurs de sang. En France, cette date sera le point d’orgue de toute une semaine consacrée à la sensibilisation du public sur l’importance du don du sang. Son slogan : « En 1 heure, j’ai sauvé 3 vies ». Mode d’emploi.

Remercier les millions de personnes qui se mobilisent : tel est l’objet de la Journée mondiale des donneurs de sang qui se tient le 14 juin. Cet hommage est aussi l’occasion de rappeler que le don du sang est précieux. Aucun produit ne peut en effet se substituer au sang des donneurs bénévoles et anonymes.

QUELS SONT LES BESOINS ?

Plus de 10 000 dons sont nécessaires chaque jour. Raison pour laquelle le don du sang doit être constant et régulier. Or il y a des périodes dans l’année plus délicates, comme les vacances d’été, les fêtes de fin d’année ou encore le mois de mai – et ses jours fériés. « L’équilibre est très fragile, reconnaît le Dr François Charpentier, porte-parole de l’Etablissement français du sang (EFS). Nous sommes sans arrêt entre le trop, avec le risque de se retrouver avec des produits sanguins périmés, et le pas assez, ce qui conduit à des difficultés. »

DES PRODUITS PÉRISSABLES

Les produits sanguins, qui permettent de sauver chaque année environ 1 million de personnes, ont en effet des durées de vie très courtes. Les globules rouges se conservent 42 jours et les plaquettes, 7 jours seulement. Seul le plasma peut être conservé jusqu’à un an, une fois congelé. « La gestion des stocks exige d’anticiper pour prévenir tout risque de décalage entre une consommation plus importante ou simplement égale, et une collecte qui baisse un peu. »

D’où les appels récurrents aux dons quand la situation des stocks se tend, comme ce fut le cas en mars dernier. Un appel entendu : l’EFS a engrangé entre 25 000 et 30 000 produits supplémentaires.

TROIS TYPES DE DON

Il existe trois types de dons. Le plus connu, c’est celui que l’on appelle le don de sang total : on remplit une poche. La collecte dure dix minutes, mais tout le parcours environ une heure. « Un don de sang total donne trois produits qui iront potentiellement à trois patients : les globules rouges, les plaquettes et le plasma », précise le Dr Charpentier. D’où le slogan retenu pour l’édition 2019 de la Journée mondiale des donneurs de sang : « En 1 heure, j’ai sauvé 3 vies ».

Mais, selon les besoins, l’EFS peut demander des dons spécifiques de plaquettes ou de plasma*. « Ce sont des dons qui utilisent la technique dite par aphérèse : lors de la collecte, un appareil appelé séparateur prélève uniquement soit les plaquettes soit le plasma, et restitue au donneur les globules rouges. » Ce type de don nécessite entre 1 h 30 et 2 heures.

QUI PEUT DONNER ?

Pour donner, il faut avoir entre 18 et 70 ans, et peser au moins 50 kg. Le donneur doit être en parfaite santé. Environ 10 % des personnes qui se rendent dans les centres de collecte présentent des contre-indications : retour d’une zone géographique à risque (paludisme…), problèmes d’anémie, infection récente, soins dentaires depuis moins de 24 heures, etc. Depuis 2016, les homosexuels sont éligibles au don du sang, sous certaines conditions – dont une abstinence pendant un an.

DEUX FOIS DANS L’IDÉAL

L’intervalle minimum entre deux dons de sang est de huit semaines et il y a une limitation du nombre de dons : il est de 6 par an maximum pour les hommes et de 4 pour les femmes. « En France, le don moyen, tous produits confondus, est de 1,85 par donneur et par an, précise le Dr Charpentier. Si chaque personne en capacité de donner se rendait deux fois par an dans un centre de collecte, cela irait très bien. » En clair, pensez à donner… et redonner.

COMBIEN DE GROUPES SANGUINS ?

On compte 8 groupes sanguins. Lors d’une transfusion, sanguine, il doit y avoir comptabilité entre le donneur et le receveur. Seulement 6 % de la population est dite « donneur universel » (groupe O négatif). Et seules les personnes du groupe AB positif peuvent recevoir du sang de tous les groupes sanguins.

Pour en savoir plus
* La transfusion régulière de plaquettes permet d’éviter les risques d’hémorragies chez certains patients dit en aplasie, c’est-à-dire quand une maladie (leucémie…) ou un traitement lourd (chimiothérapie…) empêchent la fabrication de cellules sanguines par la moelle osseuse. Le plasma est utilisé pour fabriquer, entre autres, des médicaments anticoagulants et des anticorps destinés à traiter les maladies auto-immunes.  
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