Je mange local grâce aux circuits courts

 

Faire ses courses à proximité de chez soi pour limiter les distances de livraison et s’assurer de la qualité des produits, c’est ce que l’on appelle acheter en circuit court. Ce mode de commercialisation regroupe de multiples situations. Pour le ministère de l’Agriculture,
il « s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire entre l’exploitant et le consommateur ». La vente directe a lieu par exemple à la ferme, sur les marchés, sur des plateformes Internet ou à travers la livraison de paniers, comme c’est le cas dans les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap). À cela s’ajoute la vente indirecte aux acteurs de la restauration (traditionnelle ou collective) ou encore aux commerçants (boucher, épicerie de quartier, supermarché…).

UNE DEMANDE D’AUTHENTICITÉ

Les circuits courts répondent aux attentes de consommateurs à la recherche de produits du terroir, de tradition et d’authenticité. Ces consommateurs sont soucieux de manger mieux et portent davantage attention à l’origine des produits. Une enquête menée par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) en 2013 révélait que les amateurs de la filière courte étaient le plus souvent des femmes (67 %) et que la tranche d’âge la plus représentée étaient celle des 40-54 ans (30 %) ; venaient ensuite les 25-39 ans (25 %), les 65 ans et plus (20 %), les 55-64 ans (19 %) et, enfin, les 18-24 ans (7 %).
Au palmarès des produits les plus vendus, toujours selon l’Inra, les légumes et les fruits arrivent en tête, avec respectivement 67 % et 45 % des ventes ; ils sont suivis par la viande rouge (23 %), le fromage (13 %), la volaille (9 %), les œufs (6 %), le pain (5 %), les yaourts (4 %), les vins et alcools (2 %) et les produits de la mer (2 %).

UNE RELATION DE PROXIMITÉ

Les consommateurs sont également intéressés par le fait d’établir une véritable relation avec les producteurs. Ils veulent notamment les rencontrer et leur poser des questions sur leurs conditions de production. C’est ce que proposent certaines associations, en mettant en contact des particuliers et des producteurs locaux, qui se donnent rendez-vous une fois par semaine pour la distribution des denrées. Ce lien social est très apprécié et se rapproche de celui des marchés traditionnels. Pour les agriculteurs aussi, cette relation est bénéfique car ils peuvent ainsi valoriser leur travail, parler de leur métier et faire connaissance avec ceux qui consomment leurs produits.

UNE MEILLEURE RÉMUNÉRATION DES PRODUCTEURS

Les circuits courts présentent enfin l’avantage de mieux redistribuer les bénéfices. Ils constituent un moyen d’augmenter les revenus des producteurs en réduisant le nombre d’intermédiaires qui les séparent du consommateur. Les marges de ces derniers représentent en effet près de 51 % du prix final d’un légume dans les circuits longs. Le système leur permet aussi de réaliser des économies sur le transport, qui peut peser près de 7 % du prix final dans la filière classique.
Ce type de vente ne concerne toutefois qu’une minorité des échanges. En France, un exploitant agricole sur cinq vend tout ou partie de sa production en circuit court et la vente directe, par le producteur lui-même, concerne environ 16 % des exploitations, parmi lesquelles 47 % transforment les produits.

Pour en savoir plus :

Rendez-vous sur le site du ministère de l’Agriculture, qui recense les initiatives autour du « manger local » : https://agriculture.gouv.fr/circuit-court

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