Certains traitements médicamenteux nécessitent d’adapter son alimentation. Différents nutriments peuvent en effet interagir avec les médicaments, notamment en augmentant ou, au contraire, en réduisant leur action. Voici quelques pistes pour vous éviter les mauvaises surprises.
Les aliments riches en vitamine K
Brocolis, choux, choux-fleurs, choux de Bruxelles, laitue, épinards… Autant d’aliments riches en vitamine K qui peuvent réduire l’efficacité des anticoagulants de la famille des antivitamines K (AVK). Ces médicaments, prescrits par voie orale pour éviter la formation de caillots sanguins, agissent en effet en inhibant l’action de la vitamine K qui favorise la coagulation.
Trois AVK sont disponibles en France :
- la warfarine, plus connue sous le nom commercial de Coumadine ;
- l’acénocoumarol (Sintrom et Mini-Sintrom) ;
- la fluindione (Préviscan).
Les boissons alcoolisées
Il est de notoriété publique que l’alcool peut accentuer les effets indésirables des médicaments ayant des propriétés sédatives (somnifères, anxiolytiques, relaxants musculaires, médicaments opiacés contre la douleur…).
Ce qu’on l’on sait moins, en revanche, c’est que les boissons alcoolisées peuvent aussi augmenter les risques d’ulcère et d’hémorragie digestive lorsqu’ils sont associés aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) que sont, par exemple, l’aspirine, l’ibuprofène ou le kétoprofène. En cas de maux de tête liés à un excès de boisson, préférez le paracétamol.
Les agrumes
Eux non plus ne font pas bon ménage avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Leur association peut entraîner des brûlures d’estomac et des remontées acides. Vous suivez un traitement à base d’AINS ? Évitez de prendre vos comprimés avec un verre de jus d’orange, de citron ou de pamplemousse…
Le jus de pamplemousse
En neutralisant une enzyme présente dans le foie et les intestins, le pamplemousse accroît l’absorption et la concentration dans le sang de très nombreux médicaments, avec pour conséquence une augmentation de leur toxicité et de leurs effets indésirables.
C’est notamment le cas avec :
- les statines, prescrites dans le traitement de l’excès de cholestérol ;
- certains médicaments immunosuppresseurs, comme la ciclosporine ou le tacrolimus ;
- différentes molécules utilisées en cardiologie contre l’angine de poitrine, l’insuffisance cardiaque et les troubles du rythme.
Pour éviter toute interaction, il est recommandé de ne pas consommer de jus de pamplemousse dans les deux heures qui précèdent ou qui suivent la prise des médicaments, et d’en limiter la consommation à moins d’un quart de litre par jour. À noter : contrairement au pamplemousse, le jus d’orange n’interagit pas avec ces médicaments.
La réglisse
Elle contient un acide qui réduit l’activité d’une enzyme au niveau rénal. Conséquence : une augmentation de la pression artérielle par rétention d’eau et de sodium qui peut diminuer l’action des médicaments antihypertenseurs.
La caféine
Les boissons à base de caféine et le thé sont déconseillés avec les antibiotiques de la famille des quinolones, souvent utilisés dans le traitement des infections urinaires et génitales. Et pour cause : en réduisant l’élimination de la caféine par l’organisme, ces antibiotiques peuvent provoquer un surdosage, avec à la clé des palpitations, des tremblements, des nausées et de l’anxiété.
C’est le cas, par exemple, de la ciprofloxacine (Ciflox) ou de la lévofloxacine (Tavanic).
La caféine est également à éviter si vous êtes asthmatique et atteinte de bronchite chronique (BPCO) traités avec des médicaments à base de théophylline. Ces deux molécules ont une action similaire, ce qui accroît les risques d’effets indésirables du médicament.
Attention : cette liste n’est pas exhaustive. Pour éviter toute interaction entre aliments et médicaments, il est recommandé de lire attentivement la notice des médicaments. Et n’hésitez pas non plus à demander conseil à votre médecin traitant ou à votre pharmacien.