La télémédecine, simple comme un coup de fil ?

La télémédecine est une pratique médicale à distance (consultation, suivi, diagnostic…) qui tend à se développer. Elle vise à améliorer l’accès aux soins, la qualité de vie des patients ou encore la prévention des hospitalisations… La téléconsultation ouverte à tous est une première étape dans ce sens. Explications.

 

QU’EST-CE QUE LA TÉLÉMEDECINE ?

La télémédecine désigne une pratique médicale réalisée à distance grâce aux technologies de l’information et de la communication. Elle met en lien le patient et le professionnel de santé avec les mêmes exigences de qualité et de sécurité que des actes classiques. Cependant, la télémédecine n’a pas pour objectif de remplacer les actes médicaux en face à face, elle leur est complémentaire.

UNE RECONNAISSANCE RÉCENTE ET PARTIELLE

Après 10 ans d’expérimentations, la télémédecine accélère son développement. Depuis le 15 septembre 2018, la téléconsultation est reconnue par l’Assurance Maladie. Il est donc possible pour tous, dans le respect du parcours de soins, de consulter son médecin généraliste ou spécialiste à distance.

LA TÉLÉCONSULTATION EN PRATIQUE

Tous les médecins peuvent désormais pratiquer la téléconsultation à condition de pouvoir assurer la confidentialité de la consultation. Posez la question à votre généraliste pour savoir s’il mettra en place ce nouveau type de consultation. Pour le patient, la téléconsultation se déroulera comme n’importe quelle consultation. Elle fera l’objet d’une demande de rendez-vous préalable. Ensuite, c’est le médecin qui enverra un lien au patient, l’invitant à se connecter vers un site sécurisé, via son ordinateur ou une tablette équipée d’une webcam. Les patients qui n’ont pas d’accès à internet, ou qui ne sont pas à l’aise avec ces technologies, pourront être assistés par un autre professionnel de santé équipé, comme un pharmacien ou une infirmière venant à domicile. Dans tous les cas, le patient devra donner son accord pour une prise en charge par téléconsultation. La téléconsultation sera facturée par le médecin et prise en charge par l’Assurance maladie comme pour une consultation classique. Le tiers payant fonctionnera.

DU NOUVEAU EN 2019

À partir de février 2019, la télé-expertise permettra à un médecin de consulter un confrère afin d’échanger sur le cas d’un patient. Elle sera dans un premier temps réservée aux patients en affection longue durée (ALD), atteints de maladies rares, résidant en zones dites « sous denses » , placés en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), dans des structures médico-sociales, ou dans des centres de détention.

Elle sera élargie à tous les patients à partir de 2020. Si cette pratique existe déjà de façon informelle, elle sera désormais tracée, offrant ainsi une prise en charge de meilleure qualité pour le patient. Comme pour tout acte de télémédecine, le médecin demandant une téléexpertise préviendra le patient afin de recueillir son consentement. Le patient retrouvera trace de cet acte dans son décompte de santé sur son compte personnel ameli.fr.

21,7 millions de personnes en France peuvent être concernées par la téléexpertise. 

Source : solidarites-sante.gouv.fr

VERS DE NOUVELLES POSSIBILITÉS 

Cinq actes de télémédecine sont définis dans le décret n° 2010-1229 du 19 octobre 2010 ainsi que leurs conditions de mise en œuvre. En plus de la téléconsultation et de la télé-expertise il y a :

– la télésurveillance qui permet à un professionnel médical d’interpréter à distance des données recueillies sur le lieu de vie du patient ;

– la téléassistance qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte ;

– la régulation qui désigne la réponse médicale apportée dans le cadre de l’activité des centres qui répondent aux appels passés au numéro 15.

Ces nouvelles pratiques sont vouées à se développer progressivement pour un accès.

 

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