Le grand retour de la grippe

Si la grippe fait moins parler d’elle depuis la pandémie, elle n’a pas disparu pour autant. Pour l’éviter, outre les gestes barrières désormais bien connus, la meilleure arme consiste à se faire vacciner. Qui est concerné ? Dans quels cas le vaccin est-il pris en charge ? Nous faisons le point.

Avec la pandémie de Covid-19, on l’avait un peu oubliée. Certains la croyaient même disparue. A tort. Au printemps 2022, la grippe a fait son grand retour en France avec un pic épidémique particulièrement tardif, puisque celui-ci a été atteint au début du mois d’avril. En tout, neuf semaines d’épidémie, plus d’un million de consultations, près de 60 000 passages aux urgences et quelques 7 000 hospitalisations sur tout le territoire, selon les chiffres de l’Assurance maladie. Pire, alors que la campagne annuelle de vaccination contre la grippe vient à peine d’être lancée, les premiers cas de la saison grippale 2022-2023 sont déjà là ! De quoi inquiéter les spécialistes qui redoutent une épidémie particulièrement forte cette année.

La grippe est-elle dangereuse ?

Si les virologues le savent depuis longtemps, le grand public a découvert avec le Covid-19 que certains virus peuvent s’attaquer aux poumons et y faire des dégâts. C’est le cas de la grippe qui peut provoquer une pneumonie – une inflammation diffuse et brutale des deux poumons – entraînant des difficultés respiratoires avec, à la clé, la nécessité de recourir à une oxygénothérapie. Cette inflammation peut être directement liée au virus grippal. Mais le plus souvent, elle résulte d’une surinfection bactérienne, consécutive à la destruction par le virus des cils qui tapissent l’arbre respiratoire et servent à éliminer mécaniquement les germes.
La pneumonie n’est pas la seule complication de la grippe. L’infection peut également s’accompagner d’une aggravation d’une maladie préexistante, qu’il s’agisse d’un diabète, d’un trouble cardiaque, d’une pathologie chronique du foie ou des reins, ou encore d’une affection pulmonaire. L’épidémie est ainsi responsable chaque année de plusieurs milliers de décès, en particulier parmi les personnes les plus fragiles et les plus âgées.

Faut-il se faire vacciner ?

Les médecins sont unanimes (il vous suffit de poser la question à votre généraliste), la réponse est oui ! En particulier si vous faites partie d’une population dite fragile : personnes âgées de 65 ans et plus, adultes et enfants souffrant de pathologies chroniques, personnes obèses, femmes enceintes. Auxquels il faut ajouter l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de grippe grave et les proches des personnes immunodéprimées.
Si vous faites partie de l’une de ces catégories, vous avez d’ailleurs dû recevoir un courrier de l’Assurance maladie vous invitant à vous faire vacciner, accompagné d’un bon de prise en charge à 100 % du vaccin. Le vaccin est à retirer gratuitement en pharmacie, sur simple présentation de votre bon et de votre carte Vitale. Seule exception : les enfants et les adolescents de moins de 16 ans éligibles à la vaccination, pour lesquels une prescription médicale, renseignée directement sur le bon de prise en charge, est indispensable au préalable. La vaccination peut être effectuée par un médecin, une sage-femme ou, sauf exceptions liées à certaines allergies, par un infirmier ou un pharmacien.
Les personnes qui ne sont pas ciblées par la campagne de vaccination peuvent également se faire vacciner contre la grippe pour se protéger. Dans ce cas, le vaccin est payant (environ 6 euros) et n’est remboursé ni par l’Assurance maladie ni par votre contrat complémentaire.

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