Les 6 ennemis de votre foie

S’il est un organe dont on parle beaucoup au moment des fêtes de fin d’années, c’est bien le foie. Petits fours, foie gras, bûche… sont souvent associés à la fameuse « crise de foie ». A tort. Car en réalité, la crise de foie n’existe pas ! Si les repas festifs peuvent déboucher sur des troubles gastriques, les vrais ennemis du foie sont ailleurs…

 

À la question de savoir quel est l’organe le plus important, nombreux sont ceux qui répondraient spontanément le cœur. Mais il en est un autre qui est au moins aussi capital : le foie. Véritable usine à filtrer, trier et transformer, il joue un rôle central dans la digestion. Il est donc important d’en prendre soin, d’autant que ses ennemis ne manquent pas.

L’alcool. C’est l’ennemi numéro 1 ! N’en déplaise aux tenants de la dimension culturelle de la filière viticole, l’alcool est le premier vecteur de maladie chronique du foie en France. Vin, bière, digestif…, consommés en excès, finissent par détruire les cellules du foie, avec pour conséquence d’entraîner un risque de cirrhose. Toutes causes confondues, l’alcool est responsable de quelques 49 000 décès par an. Bien qu’il n’y ait pas de consommation sans risque, les autorités de santé recommandent de ne pas dépasser 10 verres d’alcool par semaine et de s’astreindre à 2 jours d’abstinence hebdomadaire.

Les sodas. C’est l’autre grand fléau. Ces boissons ont pour coupable défaut d’être riches en sucres. Consommés en trop grandes quantités, ces sucres se transforment en graisses (triglycérides) qui, en s’accumulant dans le foie, entraînent une inflammation et des lésions cellulaires identiques à celles provoquées par l’alcool. On parle de « maladie du foie gras humain ». Insidieux, ce fléau n’en reste pas moins dévastateur : le sucre est aujourd’hui la deuxième cause de cirrhose après l’alcool.

Les hépatites virales. Le foie est très sensible aux virus. Si l’on recense six formes d’hépatites virales, deux sont particulièrement dangereuses en France, les hépatites B et C. Contre le virus de l’hépatite B, très contagieux, il existe un vaccin inscrit au calendrier vaccinal depuis 1994. L’hépatite C, quant à elle, se développe le plus souvent à bas bruit et, de ce fait, est diagnostiquée lorsque des complications sont déjà apparues. Elle représente la première cause de greffe du foie en Europe. La contamination a lieu majoritairement par voie sanguine, plus rarement par voie sexuelle. En l’absence de vaccin, il conviendrait de faire un dépistage de l’hépatite C une fois dans sa vie, conseille Pr Christophe Bureau, hépato-gastro-entérologue au CHU de Toulouse et secrétaire général de la Société française d’hépatologie. Enfin, les voyageurs sont invités à se faire vacciner contre l’hépatite A s’ils se rendent en Afrique, Amérique du Sud, Asie ou au Moyen-Orient.

L’automédication. Il revient au foie de transformer chimiquement les médicaments pour les rendre actifs. Du coup, tout médicament est potentiellement toxique si l’on ne respecte pas les doses et les durées prescrites par le médecin. Les médicaments vendus sans ordonnance ne sont pas moins à risque. Le paracétamol, par exemple, peut être toxique pour le foie au-delà de 4 g par jour…

Les cures « détox ». Elles sont à bannir. Après un excès de bonne chère, le réflexe consiste souvent à s’imposer un régime restrictif à base de bouillon ! C’est oublier que le foie est l’organe en charge de la détoxification, rappelle le Pr Bureau. C’est lui, par exemple, qui filtre et élimine les impuretés du sang. Or pour mener à bien cette fonction naturelle, il a au contraire besoin d’apports réguliers en glucides, lipides et protéines. Trois repas par jour sont donc essentiels, en mettant l’accent sur l’équilibre nutritionnel. Pour en savoir plus, consultez le site On mange quoi ?

La sédentarité. Elle accroît les risques de maladie du foie gras humain. A l’inverse, une activité physique régulière permet de brûler les graisses et les sucres en excès, ce qui a pour effet de limiter leur accumulation au niveau du foie. Les recommandations ? Au moins trente minutes d’activité physique modérée par jour, telle que de la marche rapide. Et, plus généralement, une bonne hygiène de vie globale (sommeil, alimentation…).

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