Maladie de Lyme : les bons gestes pour l’éviter

Attention si vous êtes un adepte de la cueillette des champignons ou des baies, les sous-bois peuvent être propices à attraper des tiques. Et, avec elles, la maladie de Lyme, aussi redoutée que mal connue. Des modes de prévention simples existent cependant, d’ordre comportemental pour l’essentiel.

Depuis une dizaine d’années, la maladie de Lyme suscite bien des polémiques. Sous ou sur-diagnostiquée, une chose est sûre : cette infection est due à une bactérie appelée Borrelia burgorferi transmise par des tiques. À chaque saison correspond un cycle de vie des tiques, mais les changements climatiques à venir laissent déjà entrevoir une modification du calendrier et même de possibles contaminations pendant les mois d’hiver. Certaines régions, notamment au Sud, pourraient également en être débarrassées tandis que d’autres zones plus septentrionales, jusque-là épargnées, seront probablement touchées. Bref, autant adopter les bons réflexes tout de suite !

Les zones humides : s’en détourner. C’est leur domaine ! Les tiques raffolent des sous-bois et des hautes herbes. En randonnée, restez sur les sentiers. Surveillez également votre animal de compagnie pour qu’il ne s’écarte pas trop, car il sert aussi de cible et de vecteur à ces parasites. Si l’Alsace, la Franche-Comté et le Limousin sont des territoires plus particulièrement touchés, aucune région n’est épargnée, exception faite du Sud-Est, trop sec. Le pic d’activité se situe généralement entre avril et novembre.

Bien se couvrir : un impératif. En balade, le pantalon long est de rigueur. Pour empêcher la tique de grimper le long des jambes, pensez à rentrer le bas de pantalon dans les chaussettes. Les bras aussi doivent être couverts, voire la tête. Utilisez éventuellement un anti-moustique. Enfin, en rentrant d’une randonnée, ne laissez pas vos vêtements traîner. Mieux vaut les laver, ce qui permettra d’éliminer les éventuelles tiques.

L’ensemble du corps : à la loupe. Après une activité dans la nature, il faut soigneusement s’inspecter, préconise le Pr Yves Hansmann, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHRU de Strasbourg. En détail, il faut redoubler d’attention à l’endroit des zones chaudes et humides, comme les plis et le dos. Le cas échéant, n’hésitez pas à vous faire aider, d’autant qu’une piqûre de tique est indolore. La tique a trois stades de développement : larve, nymphe et adulte. Elle peut donc être minuscule (1 mm à jeun) et, à ce titre, difficile à détecter.

Retirer la tique : au plus vite. La tique ne représente pas immédiatement un danger. « L’idéal, recommande le Pr Hansmann, consiste à la retirer dans les douze premières heures – une tique peut rester en place entre trois et sept jours. » Il est conseillé d’utiliser un tire-tique plutôt que les doigts. Ce petit outil, vendu dans les pharmacies, permet, grâce à un système de rotation, de décrocher la tique, pièces piqueuses comprises. Une pince fine peut néanmoins suffire, à condition de saisir la tique par la tête.

La zone piquée : sous surveillance. Après une piqûre, il faut rester vigilant. Un mois peut s’écouler avant l’apparition d’une plaque rouge et ronde, qui s’étend en cercle (érythème migrant, dans 70 % des cas). Si ce symptôme apparaît, il faut consulter sans tarder son médecin traitant. Des antibiotiques seront alors prescrits. De la fièvre, des douleurs articulaires, voire une paralysie faciale sont autant de signes qui doivent aussi alerter.

Dans les jardins : prévoir des zones « neutres ». Pour prévenir la prolifération des tiques, le Pr Hansmann conseille d’aménager des « espaces bien maîtrisables ». Il prend l’exemple du jardin où, dit-il, il est tout à fait possible d’agir « en limitant le biotope favorable aux tiques ». Des études sont en cours pour tenter d’identifier les végétaux qui nous exposeraient moins aux piqûres. Dans l’immédiat, tondre, aérer et, si l’on habite près d’un bois, ménager une zone de transition vierge de toute plantation.

 

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